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Pipette et Molette exploratrices de l'extrême!
3 juin 2014

Córdoba, ici Cordoba

24h d'arrêt. On est short time, c'est moche, mais c'est comme ça. La ville aurait mérité tellement plus que ça... Deuxième ville d'argentine, ville à la tradition étudiante qui date des jésuites - tiens tiens, encore eux, l'université à fête récemment ses 400ans, ça ne plaisante pas. Dès la descente du bus, d'une ponctualité sans faille, qui ne ferait pas de tort à la SNCF i elle s'en inspirait, on traverse un jardin, des manèges pleins d'enfants, de gens, de la vie. Évidement, on s'arrête au stand de glace... Il y a des sculptures d'anneaux olympiques, devant une architecturade toute en hauteur. Après recherches, non, il n'y a pas eu de JO à Córdoba, mais ils nous ont mis le doute. Un premier musée, de l'art contemporain dans un hôtel particulier qui a échappé à un quelconque service consulaire. Des monochromes, en veux tu en voilà, mais si tu as de l'espace chez toi, dans une salle a manger de 120m2, pourquoi pas. On a en revanche vraiment adhéré au travail de Cristina Santander, qui réinterprète certaines toiles de grands maîtres espagnols. Deuxième étape dans cette rue cossue, tout droit sortie d'un 8e arrondissement parisien, deuxième musée. Des croutes argentines, pas contemporaines, mais début du siècle. L'emballement n'est pas franchement délirant, malgré le décorum de ce palais néo classique, une réussite, des escaliers tendus de peaux de vaches. Évidement, dit comme ça, on a du mal à imaginer, mais vraiment ça rendait pas mal. Boîte de nuit si ça peut aider a l'évocation. Dès que notre budget room est trouvée, un peu crade mais tellement de charme dans une maison coloniale, portes arrondies et vieille baignoire émaillée sur pieds sculptés ... On prendra sur nous! Dans le quartier, grosse surprise. On est dimanche soir 20h, il faut replacer les choses dans leur contexte. On s'est retrouvé en plein milieu d'un marché artisanal, spitafields market un dimanche soir, les rues noires de monde. Des vendeurs de tout et surtout n'importe quoi, des brocanteurs, des antiquaires, des friperies, des bijoux, et puis au fond de cours bobo-isees, des petites boutiques de désign, deco, fringues, plantes vertes, cactus, chaussures... Et même des chiots... 80€... On a bien failli repartir avec un bichon de 50 jours... On kiiiiffe!!! Et que font pipette et molette un dimanche soir a 21h?? Elles relancent l'économie, elles font circuler des devises, bref, elles créent de l'emploi, ce qu'on leur empêche de faire dans leur propre pays... Et oui, bien sur qu'on a trouvé notre bonheur! Et puis, il n'y a pas que ça, du street art, des cafés décorés de bric et de broc mais avec goût, des restos style industriel, un ancien marche couvert recouvert en bar resto, avec mur végétal, la totale quoi. On m'en aurait montré une photo en me disant que c'est à NYC que ça se passe que j'aurais pas bronché. Meatpacking en province argentine. Cette impression favorable ne s'est pas démentie lors de la visite plus "culturelle" de la ville... On s'est incrusté dans leur fac jésuite, on a visité la bibliothèque, une crypte jésuite, nombre d'églises...enfin des églises coloniales pleines d'or, peintes du sol au plafond!!! Énormément de merveilles coloniales disséminées dans le centre aussi... Une ville bien vivante, jeune, dynamique, érudite, avec une scène artistique bien développée! Mis à part buenos aires, ça nous manquait un peu à vrai dire... Ce soir, on dort a Alta Gracia, bourgade qui sent la villégiature des cordobese aisés, connue pour avoir hébergé le Che pendant ses plus jeunes années, mais aussi pour une estancia jésuite de toute beauté classée à l'UNESCO. On a visité la maison d'enfance de Guevara, très instructif, surtout ses premiers voyages à travers l'Amérique latine, en vélo, moto, à pied. Des voyages initiatiques pour un révolutionnaire en herbe issu d'un milieu plutôt aisé, qui a été mis en contact avec la misère humaine. Ce qui me gêne toujours, c'est cette déification. Bien sur, son combat révolutionnaire partait d'une noble idée, d'un idéal probablement impossible, comme tant d'autres, comme le principe même du marxisme. La fin justifie t'elle tous les moyens? Tchekhov, ( encore un médecin avorté tiens) après son voyage à Sakhaline, s'est battu avec des mots contre cette abomination. Pas d'armes pour lui. Ce qui me gêne, c'est le manque de recul de Guevara sur le bénéfice des populations qu'il prétendait défendre et libérer d'un joug totalitaire. Et pourtant, il était sincèrement convaincu du bien fondé de son combat, qui l'était ailleurs, et le serais malheureusement toujours, le pouvoir ne l'intéressait pas, bon point pour lui, contrairement à ses petits copains qui ont dérapé du côté sombre de la force. Son copinage, et son admiration pour Castro par exemple. Ce "libérateur" du peuple cubain, n'a-t'il pas été "président" d'une "république" pendant plus de 30 ans? Et puis, cette fierté lors de la visite au musée de Castro et Chavez il y a quelques années... Tout héros, toute icône à sa part d'ombre, ni blanc, ni noir, juste plus ou moins gris, sommes nous humains... Much more than fifty shades of grey. Çes constatations n'ont pas empêché nos estomacs de se manifester vers 19h, comme chaque jour. Comme chaque jour, on éprouve les pires difficultés à patienter jusqu'à l'heure d'ouverture des restos:21h... On a définitivement fait notre deuil de trouver un bar à apéro pour tromper le temps, mais on a même pas trouvé un café à l'horaire où les gens prennent le goûter! On a fini par errer dans un supermarché, 21h, heure de pointe, et faire quelques achats indispensables!

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