Le bout du monde, et pas qu'au figuré!

Le bout du monde en fait, c'est un trou sur un île au milieu de nulle part... Ça, on avait bien prévenu que demain serait un autre jour. First of all, on s'est gentiment fait réveiller à 6h45, histoire de quitter le ferry dans un délai relativement court. On s'est donc retrouve à une dizaine de touristes sur le quai du ferry dans la nuit finissante, et bien sur sous quelques gouttes. Le tableau n'était guère brillant, ça non. On ressemblait à un troupeau de bambis qui venaient de perdre leur maman. Par noyade sans aucun doute. Nos 18kg sur le dos, on s'est éparpillé pour trouver un point de chute. Ce qui s'est révélé être une moins mince affaire que prévue. Les hostals étaient soit pleins pour ceux qui avaient la décence de nous ouvrir, soit la porte était tout ce qu'il y a de plus close. Nous avons attendu que 8h passe, sous un auvent, jusqu'à ce qu'un touriste apitoyé nous ouvre les portes de son auberge. Qui s'est révélée chère et surtout sans réceptionniste! Nous avons finalement trouvé notre bonheur en face, là ou l'herbe semblait plus verte. Jusqu'à présent, tous les chiliens rencontres sont tous plus adorables les uns que les autres. Prévenants et essayant d'arranger les affaires. Ce qui s'est confirmé dans les heures qui ont suivi. Donc une fois l'hébergement trouvé, le petit déjeuner avalé, nous nous sommes dirigées vers l'office du tourisme. La picoleuse, polyglotte, estonienne ( alors là j'ai comme un gros doute. L'Estonie serait elle si abominable qu'on lui préfère venir s'enterrer ici??) est d'une efficacité redoutable. Elle nous a expliqué les balades du coin, proposé tout un tas d'activités bucoliques. La balade, ça a été viré règlé. Sous hmmm, la pluie. Je cherche un mot plus approprié mais je n'en vois pas. La bruine, non. Le crachin, non plus. Non, des grosses gouttes qui tombent en faisant ploc, c'est ça je crois la pluie. Après 1km dans la boue, le premier point de vue: des nuages, du blanc, du coton, point de canal de beagle. On jette l'éponge, on abandonne, on fait demi tour, on achève de bousiller grolles et falsards. Il est temps de passer au plan B. On se renseigne pour la météo de demain. Plus dégagé, pas de pluie qu'ils disent. Qu'à cela ne tienne, on louera des vélos! Des vélos me direz vous, rien de plus simple! Ces mountain bike là, ils ont été prévus pour néo zélandais mutés, c'est à dire pour les gars d'1m90 qui font de l'iron Man. Avec la selle au minimum, pour moi ça passe, mais la gosse c'est une autre affaire. Il a fallu passer des coups de fils, et pas qu'un. La moitié des habitants ont été contactés à la recherche d'une bicicleta de ninos para una pequeña adulta. La longueur standard de jambes varie enormement d'un pays à l'autre. Ah ça, on a eu le temps de tailler la bavette avec la loueuse ( enfin avec le vocabulaire à notre portée...). On est officiellement invitées demain au barbec dominical avec les habitants! Comme par hasard on a été chargées des boissons... On s'est décidé pour un magnum de cabernet sauvignon chilien à environ 4euros. Notre gastrite vous en dira des nouvelles! En attendant l'accalmie on s'est dirigé vers la capitainerie du port, tout à fait coquet. Sur le chemin, nous avons croise des petits chevaux, en liberté avec poulains dans les basques de leurs mères, qui broutaient sur les trottoirs. Figurez vous qu'ils ont moins peur des chiens qui leur gueulent entre les pattes, que de moi qui approche remplie de bonne intentions! En fait de capitainerie, ils ont réhabilité un navire allemand échoué dans lequel ils y ont installé un bar, idée fort louable. La bière australe y est fort goutue! Nous avons trouvé notre QG a Puerto Williams!