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Pipette et Molette exploratrices de l'extrême!
9 mai 2014

Pipette:1 - Molette:1

Après nous avoir nourries, Flaaavio s'est occupé de l'estomac de cette gourmande de suzy. Le remplissage de réservoir s'est fait avec la classe à l'italienne, une distinction toute milanaise, le pantalon coquille d'œuf immaculé, les gants mapa, et l'entonnoir coudé. Une efficacité redoutable. On s'est donc mis en route pour le salar de surir. Sur le chemin, nous avons traversé la réserve nationale des vicuñas. Ça nous a permis de prospecter les différents types de camélidés andins. Celui qui ressemble le plus au mouton, c'est l'alpaga, tout couvert de poils avec un tout petit museau. La vigogne, pour être tout à fait honnête, m'a un peu déçue: ce n'est ni plus ni moins qu'un guanaco de petite taille. J'ai du mal à imaginer que sa laine soit si douce et fasse des écharpes à des prix défiant le pouvoir d'achat du commun des mortels. En tout cas, ils sont super drôle à photographier! Sur le chemin, nous avons aussi croisé deux nandous, cousins éloignés d'émeu, un condor, et pleins de viscaches duveteuses: c'est comme un lapin dodu angora avec une queue d'écureuil, et qui saute un peu comme un kangourou, c'est très mignon! Le salar est superbe, et bien que la période soit un peu tardive, les flamants roses étaient au rdv sur les lagunes... Ils ne se sont pas laissé approcher, mais lorsqu'ils s'envolent tous ensemble, il y a des éclats rose flou dans le ciel! Les paysages sont au moins aussi beaux que ceux d'atacama, à la différence que nous n'avons pas croisé un touriste! On nous a dit qu'il y a des thermes sur la route du salar. On a donc pris tout l'attirail pour aller faire trempette! En fait, les thermes, c'est une lagune d'un bleu turquoise qui rendrait jalouses les plages de bora bora. Un endroit tout a fait idyllique. A un détail près. C'est que l'eau thermale vient directement du ventre de la terre, pile à ébullition, soit à 85° a 4000m... On a guère pu tremper plus que quelques orteils! Il faut savoir que sur les 200km que nous avons fait après avoir quitté la Ruta 11, nous avons compté les voitures croisées sur les doigts d'une main ( pick up de la dde et dameuse inclus). Et bien sur nous avons recrevé. Le pneu arrière droit, toujours le même, à croire qu'il est maudit. Un pneu neuf de 5 jours. C'est à n'y rien comprendre, une route bien entretenue et boum! Le pneu explose. Ça fait un partout, le pneu au centre. Cette fois, pas un écrou ne se laissera dévisser. Molette est restée avec suzy, en attendant un hypothétique véhicule de géomètre, et moi j'en étais quitte pour une marche forcée vers le dernier village passé, garni de carabinieros, à une distance imprécisée, entre 5 et 10 bornes. Ah, je l'ai bien entendu me siffler aux oreilles, le vent de la steppe, entre deux bourrasques, je l'ai bien entendu ce silence sépulcral, je les ai bien vu les troupeaux de vigognes qui me regardaient passer d'un air curieux et amusé! Par 4000m, la moindre petite marche de santé devient un semi marathon, c'est le palpitant qui prend cher. Juste avant le village, après une heure, un pick up. 4 mineurs, encore. Je leur explique mon histoire, ils n'ont étonnamment pas l'air enchanté de secourir 2 chicas françaises dans le besoin, mais n'écoutant que leur bon cœur, ils me font grimper dans la voiture. Il ne leur a fallu que 15 minutes pour changer la roue montre en main, et ils ont du monter sur le toit pour dévisser la roue de secours, autant dire impossible pour nous, comme à la dde, y en a un qui bosse, et les 3 autres qui regardent! Ils repartent en klaxonnant, après nous avoir souhaité un bon voyage... Le pneu neuf est mort. Les mines au Chili, sur le plan écologique, ne sont pas une réussite c'est même plutôt tout l'inverse, mais pour pipette et molette, ces mines au milieu de nulle part nous rendent de fières chandelles, sinon on y serait encore probablement, le temps que Flavio, ne nous voyant pas rentrer, nous envoie les carabinieros. Vous vous en doutez, on ne s'est pas laissé démonter par si peu, et on est aller voir le coucher de soleil sur le lac Chungara, ça aurait été dommage de rentrer directement! Sur le plan contractuel, on doit rendre suzy demain, on ne sait pas encore dans quel état, mais certainement avec une jambe de bois!

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