Germinal...

Le moral capillaire étant bien meilleur que la veille, rapport à la disparition de la gomina, on est parti pour une réserve marine. Énorme coup de bol, on est arrivé tout pile en même temps qu'un groupe de touristes, et on s'est incrusté dans LE bateau. Enfin, bateau. Barque à moteur plutôt. Le pacifique, c'est pas une mer d'huile, ça on s'en est bien rendu compte qu'il y avait des vagues et des creux. Encore une fois, on a été gâté. Des pingouins de Humbolt, la plus petite espèce de pingouins, sur une île en plein milieu du désert. C'est rigolo comme tout, quand ça grimpe sur les rochers, ça sautille en se dandinant! Des lions de mer alanguis sur leur rocher, une multitude de grands dauphins noirs, des cormorans, des pélicans, et, forêt noire sous la cerise confite au kirsch, un couple de baleine à bosse, qui est passé tout prêt de notre embarcation! C'est mon spectacle préfèré, de voir lentement glisser cet animal géant, qui s'annonce par un geyser à la surface de l'eau. Après la Serena, la panam se transforme en grosse nationale saturée de camions, des travaux pour l'autoroutiser sur 200km, c'est pas un mini chantier, et surtout ça n'aide pas a fluidifier le trafic! Des pelleteuses, camions bennes, bétonnières, camions citernes, circulation alternée, circulation basculée, déviations, imaginez l'A31 sur une voie, un vendredi de 15 août à 17h. Ça sur 200km, ça attaque les nerfs! Le paysage? Depuis qu'on a dépassé Santiago, c'est du désert, tantôt plat, tantôt montagneux, tantôt sableux, tantôt caillouteux, toujours la même poussière, des nuages gris, bas, qui écrasent, une drôle de lumière opalescente brumeuse sombre. Il ne faut pas s'attendre à autre chose sur les 1800km jusqu'à arica... L'étape du soir? Copiapo, ville minière, ville caustique, dernière frontière, mais nous, on aime quand ça baigne dans son jus, on pourra pas dire qu'on a pas été prévenu. La recherche d'hébergement a été plus facile que prévu. Le premier essai n'avait pas été concluant: l'hostal était pris d'assaut par les mineurs: 20 gars avec casque de chantier et tout le toutim, en rang d'oignon qui attendent leur tour, on a passé le notre du coup. On s'est rabattu sur le délicieux hotel palace, qui n'a de palace, je vous rassure, que le nom, tout à fait coquet, pour un tarif tout à fait abordable. C'est que les intérimaires du trifouillage d'entrailles terrestres ça fait augmenter les prix du marché. Comme la route avait attaqué nos nerfs, on a trouvé LE bar, fully booked, happy hour de 17 a 23h, pisco sour, 2 pour le prix d'un, on a jamais pu résister aux bonnes affaires. On a terminé dans un resto fully booked lui aussi, on a du attendre 1h pour être servi, la faute à un repas de labo de radiologue. Si. En attendant, on a pris le cocktail maison: pisco peruano, avec quelques gouttes d'angostura et poudre de cannelle, un délice. Prévoyantes cette fois, on a pris direct un biprof avant le coucher. La céphalée ne passera pas par nous.