Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pipette et Molette exploratrices de l'extrême!
5 avril 2014

Bus palladium

Pas grand chose de neuf aujourd'hui. On a passé 12 bonnes heures dans un bus pour faire 650 bornes, on a eu le temps d'apprécier le paysage! Pour la peine, on a passé une frontière terrestre. Un truc qu'on ne sait même plus que ça a existé. Ben si, ça existe encore dans certains pays! Ça nous a donné l'occasion d'en découvrir toujours un peu plus sur la bureaucratie locale. On est passé d'un bureau à un autre - chaque bureau son utilité, en virevoltant parmi les feuillets cerfa des papiers d'immigration, ça stampelisait a tout va. Le tout règle comme du papier à musique, une organisation et une rigueur tout germanique relativement étonnante pour un pays si latin! Seule étrangeté: le poste douanier argentin se trouvait bien à 100km de la frontière... Certainement pour des raisons organisationnelles évidentes. On a foutu un beau bordel avec notre bus à la douane chilienne, située comme il se doit à la frontière. Là encore, c'est très bien organisé. Voici comment passer une douane chilienne sans encombre en 4 étapes essentielles ( prière de respecter l'ordre de celles ci). Étape 1: se faire tamponner le passeport au bureau de la police. Étape 2: aligner les sacs de voyage contre le mur. Étape 3: les faire renifler par le chien renifleur. Je pense que ses cellules olfactives si délicates n'ont pas du être déçues du voyage. A mon avis elles sont flinguées, il est bon à être réformer le clebs. Les sacs suspects subiront un desossage en règle. Étape 4: passer les sacs aux rayons X. Et voilà! Vous être prêts pour un passage de frontière terrestre! Je crois pouvoir affirmer sans risquer de me tromper, qu'aujourd'hui était la journée la plus ensoleillée. Ça tombait bien, on était dans uns bus! Déjà, on a eu droit à un lever de soleil sur l'Atlantique Sud, digne de rester dans les annales. Et puis ensuite, cette steppe patagonne à perte de vue, rebattue par les vents. L'herbe y est brûlée, je me demande bien par quel soleil, pas un arbre ne pousse sur cette platitude. C'est tellement plat qu'on s'y fait mal aux yeux à force de scruter l'horizon à la recherche d'un quelconque relief. On est entouré de rien. Les quelques nuages bas qui trainassent là, qui ont l'air de se demander ce qu'ils fichent là, donnent l'impression d'écraser la steppe, de l'étaler, comme un rouleau étale une pâte à tarte. La ligne d'horizon en est encore plus lointaine, comme infinie. Parfois, sans crier gare, un monticule est planté là, incongru. La route serpente, entre quoi? Quelques points noirs sont éparpillés à travers la steppe, ce sont les vaches ou les chevaux qui semblent parfaitement à leur aise entre ces touffes d'herbe mornes et racornies. De loin en loin, une estancia est posée la, au milieu de nulle part. Les moutons aussi y trouvent leur compte, en même temps, où les moutons ne seraient ils pas bien? Plus la terre est pauvre, plus ils engraissent c'est à n'y rien comprendre. Leur laine sale a quasiment la même couleur que leur pâture. La palme du camouflage revient aux lamas au pelage hirsute. La palme de l'air débile leur revient haut la main aussi, même devant les moutons, pourtant sérieux concurrents. On n'avance pas, je crois qu'à cheval nous irions plus vite, au moins, il n'y aurait pas de vitre poussiéreuse devant mes yeux. Le soleil tape salement à travers le carreau. Manquerait plus qu'on crève tiens. Devant cette monotonie sublime, molette à jeté l'éponge, elle pique le troisième roupillon depuis le départ. On a encore le détroit de magellan a passer en ferry. On a une fois de plus été gâté pour cette traversée: les dauphins sont venus jouer avec les vagues créées par le bateau, et nous dire au revoir, une petite tête de manchot est apparue furtivement à la surface, et aussi sec a replongé, et un cormoran nous a fait l'honneur de passer majestueusement devant nous. Quand le soleil commence à se rapprocher de l'horizon, la surface de lamer devient lisse, on dirait une grosse flaque de mercure, l'eau semble épaisse, visqueuse. Et puis une fois arrivées a Punta Arenas, il nous a fallu encore prendre un autre bus jusqu'à Puerto natales. 16heures dans les bus aujourd'hui... Un sacre combat s'est livré sous nos yeux. Le soleil ne voulait pas se coucher, il a opposé une résistance farouche à la nuit, à la lune et toutes ses étoiles qui scintillent faiblement, après s'être allumées une à une. Le soleil s'est fâché tout rouge, ou plutôt, tout orange sanguine, ça bardait sévère du côté Nord ouest. Devant ces éclats de couleurs flamboyantes, la nuit en était verte, oui verte! de jalousie, la lune qui essayait de damer le pion au soleil, sans guère arriver qu'à argentiser des effilochades de nuages. Ça a bien duré une demie heure, jusqu'à ce que, de guerre lasse, le jour aille voir ailleurs si il y est. Demain, le torres del paine bien mérité s'ouvre à nous!

Publicité
Publicité
Commentaires
Pipette et Molette exploratrices de l'extrême!
Publicité
Archives
Publicité