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Pipette et Molette exploratrices de l'extrême!
19 mai 2014

BA, pour les intimes!

On a donc finalement récupéré la troisième larrone, répondant au doux nom de la bonne ( du curé), la belle brochette de greluches était réunie, on était au complet, les choses sérieuses pouvaient commencer. On a un super hotel, dans le quartier de Palermo. Celui ci est divisé en deux selon qu'on soit à l'est ou à l'ouest de la voie ferrée. Nous, on est à l'est, du côté d'Hollywood, l'autre, c'est soho. C'est über bobo. C'est rempli de petits bars branchés , restos où il faut être vu, boîtes, magasins de créateurs locaux, de concept store, de design scandinave, dans des petits immeubles peinturlurés un peu brownstone avec une touche néoclassique. L'hôtel est à côté des studio de la Fox, c'est dire, on s'y sent comme à la maison! On a traversé la ville en long, en large, en travers, et surtout en taxi, la conduite porteña, c'est quelque chose. Tu t'arrêtes après le rouge, tu démarres avant le vert, tu inventes une file entre bus et voitures, tu t'imbriques comme un tetris là où toute personne sensée n'aurait jamais imaginé pouvoir glisser une voiture, de ta "file" du milieu ton tournes à droite ou à gauche sans mettre le cligno et en coupant la toute a tout le monde. Des vrais ritals, tout un poème, la bonne et moi, on kiffe. Le premier jour, on l'a joué molo. Petite prospection du côté de soho et ses boutiques, puis 18h déjà, heure de l'apéro. Le jet lag ne nous a pas épargnées: on est pas du tout dans le Way of life argentin, on se retrouve comme des allemands qui voudraient manger en France a 18h. Donc les bars à cocktails sont fermés, on s'est rabattu sur un boutique hotel chaudement recommandé: terrasse verdurée, piscine chlorée, tables citronnellées. C'est qu'on avait oublié le facteur moustique. Ce qui ne nous a pas empêché de profiter de cocktails délicieux en attendant l'ouverture des établissements spécialisés, nous avons dîné dans un boudoir art deco velouté, tamisé à souhait, avec un jazz band pour bercer nos oreilles, un divin nectar pour nos corps fatigués. C'est le lendemain que les choses se sont corsées. Visite guidée du teatro colón- leur opéra inspiré de garnier et de la scala, une merveille, du grandiose palais Barolo et de son phare a 100m d'altitude, de deux fondations privées d'art contemporain, quelques églises et cathédrales, places historiques. Une bonne journée bien remplie. Et la nuit ne le fut pas moins. Cette fois, nous étions à l'heure argentine. On a mangé dans un resto vraiment exquis, le tegui, caché derrière une porte noire où juste son nom est écrit. Une adresse pour initiés. Une fois la porte ouverte, le monde des merveilles s'ouvre à nous: cour intérieure plantée de bananiers chargés de pleins régimes de bananes, ceinte d'une immense verrière, on se croirait en plein milieu d'une forêt tropicale, parquet ciré sombre, mur couvert de larges raies noires et blanches. Les plats sont à tomber... Pour finir dans le thème de la soirée porte close, on se dirige vers le Frank´s, un speakeasy façon bar clandestin pendant la prohibition. Toute bonne capitale qui se respecte se doit d'avoir son bar caché, deco feutrée, tentures sombres et bartenders en veston-nœud pap', tendance qui m'agace un tantinet il est vrai... Peut être parce que je n'ai jamais trouvé l'entrée du PDT à Manhattan! Toujours est il que celui ci, on l'a trouvé, le chemin était couvert d'embûches, nous le savions, ainsi nous avions pris nos précautions. Déjà, il faut se procurer le mot de passe. Pour cela, il faut résoudre une énigme changée trois fois par semaine sur Facebook. Pas facile, surtout en espagnol... Après avoir sonné à la porte noire, la meurtrière s'ouvre sur un énorme black, gardien du temple secret à qui nous donnons le mot de passe. Bingo, la porte s'ouvre. Ensuite, il faut aller dans une cabine téléphonique, puis composer un autre code secret sur le clavier lorsque le le téléphone sonne. On pousse le miroir sans tain de la paroi du fond de la cabine, nous touchons du doigt notre graal: nous pénétrons dans le saint du saint. Les cocktails valent sacrément le coup, on fera la fermeture. On est à l'heure argentine, le doute n'est désormais plus permis. Le réveil a été assez scabreux, la fraîcheur et la pimpanitude ne seront malheureusement pas au rendez vous. L'heure du réveil n'était pas argentin, lui. Direction le quartier de la Boca, le long de la rivière. On attaque fort, la fondation Proa. Il y a une expo Joseph Beuys, passionnante selon moi, qui fera disparaître toute nausée ou céphalée. En prime, il y a une terrasse au soleil sur le toit avec des sofas... On s'affale et on détoxifie ce qu'on peut avec des jus carotte gingembre orange. La Boca, enfin le barrio touristique, c'est 2 petites rues d'ex maisonnettes de pêcheurs colorées, avec une densité en touristes et vendeurs de babioles, croutes, danseurs de tango qui proposent des photos qui défierait celle de la butte Montmartre. On se dirige vers le stade mythique de Maradona, Dieu local dont la popularité flirte avec celle du papa François. Un petit tour par le MACBA, avec dans le hall un très intéressant colon gonflable, du conceptuel, de l'abstrait, du proteiforme, de la fantaisie, c'est trop, too much pour nos cerveaux scientifiques terre à terre et ralentis. On termine la journée par une balade dans san Telmo et ses antiquitaires, avant de se prendre un énorme orage sur le coin du nez, qui aura failli être fatal à molette, qui a tenté de faire de la natation synchronisée toute seule dans une flaque. Elle a bien failli se noyer, malheureusement, elle a fait ça dans son coin, aucune note artistique ou technique ne pourra lui être attribuée. On continue sur la note grâce et délicatesse dans une milonga, un entrepôt délabrémais pas trop, transformé en salle de tango. On a pris une leçon, mais on n'est pas resté très longtemps après: regardons la réalité en face, nous ne sommes pas d'assez bonnes danseuses pour qu'un tanguero ténébreux vienne nous inviter à partager son espace de danse... En plus j'ai mes deux pieds droits (seules chaussures à talon dont je dispose...) et c'est pas hyper pratique pour son équilibre! Dernier jour, dimanche. En lieu et place de la messe, on ira chez Olsen, la Mecque du brunch. On ne se sera pas loupé. Après avoir bien usé les nerfs de notre serveuse avec l'imbroglio de notre commande, et testé une bonne partie des cocktails de la carte, enfin un bloody Mary délicieux, spicy mais pas trop, et compris, mais trop tard, que même dans leur long drink, il y a plus d'alcool que de soft ( les vendeurs de dosette on fait faillite ici), on a pris sur nous pour quitter ce paradis dominical. Quoi de mieux pour un dimanche après-midi qu'une balade au cimetière de la recolleta, entre les caveaux surchargés des personnalités porteñas. Déception pour celui d'eva peron, loin d'être la plus grandiose, rococo, austère ou greco-romain, sinon le plus fleuri. Un petit tour par le jardin japonais, havre de paix mis à mal par les centaines de promeneurs bruyants et flanqués de chiards brailleurs, et le ballet incessant des avions qui décollent de l'aéroport voisin. On termine cette rude journée au MALBA, palme du meilleur musée de la ville. Une expo Mario Testino, a not to miss, pour des pintades dans notre genre, dont la culture biblio se résumé au tape à l'œil criard de vogue, et une expo sur l'art latino américain du XXe siècle, qui a rattrapé tout ce qu'on avait pu voir auparavant, même les œuvres de Berni et Xul Soler nous ont plu... ( un effet pervers dû à réminiscence du last drink peut être?)

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